Le site Mundo Tentacular vient de publier deux articles géniaux sur une arme mortelle particulièrement effrayante : Le Lance-Flammes. Toujours bien documenté, mais hélas, uniquement accessible aux lusophones, le blog de Mundo Tentacular propose :
- Morte Flamejante – A HistĂ³ria Mortal dos Lança-Chamas
- Queimando tudo! – Regras para utilizar lança-chamas em Call of Cthulhu
Pour faire simple de notre coté, nous sommes allé chercher les informations sur wikipédia pour commencer (Lance-Flammes) :
Le lance-flammes est un dispositif mĂ©canique conçu pour jeter des flammes ou, plus prĂ©cisĂ©ment, projeter un liquide mis Ă feu. Son usage est notamment militaire mais est Ă©galement utilisĂ© par ceux qui ont besoin de brĂ»ler des terres et des espaces boisĂ©s, comme dans l’agriculture ou l’amĂ©nagement forestier.
Beaucoup de lance-flammes non militaires modernes n’utilisent pas un jet brĂ»lant de liquide, mais mettent Ă feu un jet de gaz inflammable Ă haute pression, tel que le propane ou le gaz naturel, et sont considĂ©rĂ©s plus sĂ»rs pour l’usage agricole, industriel, rĂ©crĂ©atif et pyrotechnique.
Je ne peux qu’Ă©mettre un doute sur le cotĂ© rĂ©crĂ©atif du lance-flamme… Si l’on dit souvent aux enfants de ne pas jouer avec le feu, c’est qu’il doit y avoir une raison ? MĂªme si effectivement, l’on peut voir quelques artistes assez allumĂ©s pour utiliser des engins lance-flammes (magiciens, forains, cascadeurs, etc…)
Le lance-flammes militaire est un engin de terreur.
Fonctionnement
De nos jours, un lance-flammes est un dispositif portatif qui se compose de deux rĂ©servoirs cylindriques portĂ©s gĂ©nĂ©ralement sur le dos. Le premier cylindre contient de l’huile inflammable ; le second un gaz pressurisĂ© dans la section infĂ©rieure et dans la section supĂ©rieure. Des modèles existent avec trois rĂ©servoirs : l’huile inflammable est simplement rĂ©partie sur deux rĂ©cipients pour une distribution de poids plus symĂ©trique et des dimensions plus compactes. Il peut Ă©galement y avoir une petite bouteille de gaz supplĂ©mentaire (environ 0,5 l) servant Ă allumer la flamme d’allumage (appelĂ©e aussi veilleuse) si nĂ©cessaire. GrĂ¢ce Ă un levier, le gaz force la sortie du liquide inflammable par un tube et une mèche met le feu au dispositif dans un bec en acier.
Les gaz comprimĂ©s utilisĂ©s sont de l’azote, dioxyde de carbone, propane ou gaz naturel. Le produit inflammable est lui un dĂ©rivĂ© du pĂ©trole : essence, gazole ou napalm.
Histoire
En AntiquitĂ©, durant la Guerre du PĂ©loponnèse, les Grecs auraient inventĂ© le premier lance-flamme antique. Lors de la bataille de DĂ©lion, les BĂ©otiens auraient construit une machine de guerre constituĂ© d’un tronc d’arbre creux, d’un soufflet et d’un chaudron rempli de charbon ardent et de goudron. En actionnant le soufflet, la machine projetait de grandes flammes pour incendier les remparts des ennemis.
Le premier réel lance-flammes, dans le sens moderne, est crédité aux Chinois, qui au Xe siècle ont mis au point une machine à « feu continu » lançant un carburant liquide par un système de pompes et mis à feu par une mèche, laquelle fut la première utilisation militaire de la poudre à canon bien avant son utilisation qui lui donna son nom.
Un principe diffèrent mais généralement associé au lance-flammes est le feu grégeois qui date de vers 670.

Enfin, en Occident, la version moderne et militaire du lance-flammes est due aux recherches du scientifique allemand Richard Fiedler, sur une idĂ©e du sous-lieutenant des Pionniers Bernhard Reddeman qui introduisit l’idĂ©e du lance-flammes portatif l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Fiedler a soumis des modèles d’Ă©valuation de son Flammenwerfer Ă l’armĂ©e allemande en 1901 et dĂ©posa des brevets dans divers pays en 1910. Le modèle le plus significatif pouvait projeter un jet flamboyant et d’Ă©normes nuages de fumĂ©e jusqu’à 18 m avec deux minutes de temps de mise Ă feu. C’Ă©tait un dispositif Ă tir unique. Le gaz utilisĂ© Ă©tait de l’azote et le produit inflammable un dĂ©rivĂ© du pĂ©trole.

Ce n’est qu’en 1911 que l’armĂ©e allemande accepta le dispositif, crĂ©ant un rĂ©giment spĂ©cialisĂ© de douze compagnies Ă©quipĂ©es de Flammenwerferapparate. En dĂ©pit de ceci, l’arme n’a Ă©tĂ© utilisĂ©e lors de la Première Guerre mondiale qu’en fĂ©vrier 1915 oĂ¹ elle a Ă©tĂ© brièvement employĂ©e contre les Français, au bois de Malancourt dans la Meuse puis Ă Verdun. Puis, elle ne fut plus utilisĂ©e jusqu’à juillet 1916 lorsqu’elle fut employĂ©e contre les tranchĂ©es britanniques Ă Hooge, oĂ¹ elle eĂ»t un effet limitĂ© mais impressionnant. En effet, l’adversaire fut dĂ©moralisĂ© par la crainte de brĂ»ler vif et, paniquĂ©, il quitta sa position.
Du cĂ´tĂ© français, en 1915, cinquante pompiers du corps des sapeurs pompiers de Paris intĂ©grèrent les rangs du 1er rĂ©giment de gĂ©nie français pour tester le lance-flammes français sur une attaque au front le 6 juin 1915 Ă la butte de Vauquois. Une Ă©quipe de sapeurs pompiers du RĂ©giment de sapeurs-pompiers de Paris, formant la compagnie « engins spĂ©ciaux » 22/6 du 1er rĂ©giment du gĂ©nie1du camp de Satory, venus en renfort avec un matĂ©riel d’un usage nouveau, les appareils Schilt, mais d’une efficacitĂ© impressionnante, projette au moyen de lances sur les lignes allemandes environ 3 000 litres d’un mĂ©lange liquide composĂ© de 30% de pĂ©trole et 70 % d’huile lĂ©gère de houille contenu dans des rĂ©cipients sous pression, mĂ©lange enflammĂ© au moyen de grenades incendiaires. Cette Ă©mission de liquide enflammĂ© avait pour but d’appuyer une attaque Ă hauteur des vestiges de l’Ă©glise du village. L’effet de souffle produit par l’explosion d’un dĂ©pĂ´t de munitions allemand, touchĂ© par ce mĂ©lange, rabat le liquide enflammĂ© sur les lignes françaises. les victimes se comptent parmi les sapeurs pompiers et les hommes du 3e bataillon du 31e RI, prĂ©sents dans les tranchĂ©es. Par manque d’expĂ©rience, Ă cause d’un vent contraire et d’une cible plus Ă©levĂ©e, cela fut un Ă©chec, une vingtaine d’entre-eux moururent brulĂ©s, victimes de leur propre matĂ©riel. Par extension, les compagnies du GĂ©nie spĂ©cialement Ă©quipĂ©es de ce type de matĂ©riel seront ensuite dĂ©nommĂ©es « Compagnies Schilt ». Le drapeau des sapeurs pompiers de Paris porte l’inscription Vauquois.

En France, comme en Allemagne, on dĂ©laissa rapidement l’invention. On a dĂ©couvert que l’arme a eu certains inconvĂ©nients : machine barbare, elle Ă©tait encombrante et difficile d’utilisation et pouvait seulement Ăªtre utilisĂ©e depuis une tranchĂ©e, limitant ainsi son utilisation sĂ»re aux secteurs oĂ¹ les tranchĂ©es adverses Ă©taient distantes de 18 m, ce qui n’Ă©tait pas commun. Les opĂ©rateurs de lance-flammes Ă©taient excessivement vulnĂ©rables, et n’Ă©taient que rarement faits prisonniers, particulièrement quand leurs cibles survivaient. Les Britanniques et les Français essayèrent leurs propres systèmes de lance-flammes mais les abandonnent très vite. L’armĂ©e allemande a continuĂ© Ă les dĂ©ployer tout au long de la guerre et ils ont Ă©tĂ© employĂ©s Ă plus de 300 occasions, habituellement par Ă©quipes de six lance-flammes.
Des lance-flammes ont Ă©tĂ© utilisĂ©s intensivement pendant la Seconde Guerre mondiale. La vulnĂ©rabilitĂ© des opĂ©rateurs Ă pied couplĂ©e Ă la courte portĂ©e de l’arme ont imposĂ© des tests sur des systèmes embarquĂ©s par char d’assaut (appelĂ© dans ce cas des « Chars d’assaut lance-flammes »). Les marines amĂ©ricains utilisèrent le lance-flammes M2A1-7 et le trouvèrent particulièrement utile pour nettoyer les tranchĂ©es et les souterrains japonais lors des affrontements dans le Pacifique. LĂ oĂ¹ les Japonais Ă©taient indĂ©logeables car retranchĂ©s profondĂ©ment, les flammes ne pouvaient pas les atteindre mais consommaient l’oxygène, provoquant la suffocation. Les marines ont par la suite cessĂ© d’employer leur M2-2 avec l’arrivĂ©e de la variante M4A3R3 Flamethrower dotĂ© du système Ronson du char d’assaut Sherman M4. Les lance-flammes sont aussi efficaces contre les vĂ©hicules blindĂ©s. Ils ont Ă©tĂ© Ă©galement utilisĂ©s pour dĂ©gager les bunkers et les blockhaus lors de la Bataille de Normandie (OpĂ©ration Overlord) : le DĂ©barquement en Normandie de 1944. Les Allemands ont considĂ©rablement utilisĂ© leur lance-flammes (appelĂ©e Flammenwerfer 35) pendant l’invasion de l’Europe de l’Ouest mais elle fut bientĂ´t limitĂ©e aux opĂ©rations de reprĂ©sailles. Cependant, sur le Front russe, son utilisation sur le champ de bataille continua jusqu’à la fin de la guerre car elle correspondait bien Ă la politique de la « Terre brĂ»lĂ©e ».
Des caractéristiques de Lance-Flammes (voir page 188 du Manuel des Armes)
Type de l’arme : lance flamme
Munition : essence ou gasoil dans de rares cas
DĂ©gĂ¢ts : 2D6 + 1D6 par round pendant 1d10 round
Modificateur de précision : -15 %
Dysfonctionnement : 98+
Portée : proche
Solidité : 10
Capacité : 10 à 15 litres
Servants : 1
Contenance : de 10 Ă 15 litres de carburant.
Le modèle décrit dans le Manuel des Armes est décrit comme un Type 97 – International. En service à partir de 1925.
ConsidĂ©rez que chaque tir consomme 1 litre de carburant. Si un tir touche la rĂ©serve de carburant, il y a un risque Ă©quivalent Ă 50 % qu’il explose et s’enflamme… Causant au porteur 2d6 point de dĂ©gĂ¢ts + 1D6 par round durant 1d10+4 round tant que le feu n’est pas Ă©teint.
Utiliser un lance-flamme
N’importe qui avec un minimum de perspicacitĂ© peut faire fonctionner un tel engin de sorte que le pourcentage de base pour son utilisation est de 35%.
Le grand problème du lance-flammes (enfin, un parmi d’autres), c’est qu’il doit gĂ©nĂ©ralement Ăªtre assemblĂ© et chargĂ© avant d’Ăªtre utilisĂ©. Donc Monter un lance-flammes nĂ©cessite un jet de compĂ©tence de rĂ©paration mĂ©canique pour recoller les morceaux correctement, sauf si le MJ conclut que le personnage avait ​​la formation militaire qui correspond. Un Ă©chec devrait augmenter les risques de malfonctionnement lors du tir (voir plus bas Oooops !)
Faire Feu ?
Cet engin horrible Ă©tant assez facile Ă utiliser (voir ci-dessus) et les caractĂ©ristiques de dĂ©gĂ¢ts… Une victime touchĂ©e, si elle est humaine ou animale prend 2d6 de dĂ©gĂ¢ts +1d6 par round durant lequel elle est enflammĂ©e…
Les victimes d’un lance-flammes devraient faire un test de SAN quand ils sont visĂ©s, et risquent de perdre 0/1d3.
Les personnages qui prennent feu perdent automatiquement des points de SAN Ă chaque tour jusqu’Ă ce que les flammes s’Ă©teignent. Un personnage en feu est incapable d’agir, Ă tous Ă©gards, il se bat juste pour essayer d’Ă©teindre les flammes qui consomment son corps.
Le MJ peut aussi demander un test de SAN (0/1d2) pour les personnes qui regardent la scène. Un Meneur particulièrement sadique pourrait décider que la perte de 9 Points de santé mentale déclenche une phobie du feu.
Les Lance-flammes font des blessures vraiment horribles et traumatisantes. Pour chaque 4 points de blessure dues au feu, le Personnage devrait perdre 1 point d’APParence.
Oooops !
Dans ce cas, lancer 1D10 dans le tableau ci-dessous:
- 1-5 – Rien ne se passe, le lance-flammes ne fonctionne tout simplement pas ce coup-ci… Le servant aura potentiellement la possibilité de tirer à nouveau au prochain round.
- 6-7 – Le Lance-Flammes est enrayĂ© (oui), et ne fonctionnera pas tant qu’il ne sera pas dĂ©montĂ© et remontĂ© de nouveau (avec un jet de MĂ©canique)
- 8-9 – Le lance-flammes ne se dĂ©clenche pas et doit Ăªtre dĂ©montĂ© et assemblĂ© Ă nouveau. Le servant lance le dĂ© comme pour un jet de MĂ©canique, en cas d’Ă©chec l’arme est endommagĂ©e et le servant reçoit un 1d3 points de dĂ©gĂ¢ts du Ă des blessures par le feu ou la chaleur.
- 10 – L’ultime « oups ». Le personnage a commis une erreur grossière en cours de fonctionnement, ce qui peut impliquer d’avoir l’arme surchauffĂ©e ou brĂ»lĂ© le tuyau qui alimente le lance-flammes au gaz. 50% de chance pour que le personnage prenne 1d6 points de dĂ©gĂ¢ts et + 1D6 par round si jamais il prend feu ensuite (Ă la discrĂ©tion du MJ).
Lance-flammes militaires utilisés pendant la Première Guerre mondiale :
- Kleif 1912 (klein Flammenwefer), poids 32kg, capacité 16 L, portée 15 m (proche) , Allemagne
- Grof 1912 (grosses Flammenwerfer), portée 35 m (proche), Allemagne
Voir sur ce site « The Soldier Burden« , en anglais, un long article sur des régiments allemands de 14-18 qui utilisaient ces engins de mort. Les régiments de Pionniers de la Garde.

- L1, poids 120 kg, capacité 80 L, portée 25m, fixe, France
- L1 bis, poids 85kg, capacité 80 L, portée 25m, 360 exemplaires, France
- L2, poids 55 kg, portée 25m, France
- L3, poids 32kg,capacité 16 L, portée 16 m, portable, France
- L3 bis,poids 32kg, capacité 16 L, portée 20m, France
- P3, poids 25kg, portée 20m, 1430 exemplaires, France
- P4, poids 19 kg
- Livens Large Gallery Flame Projector, poids 2500 kg, dimension : 17 m de long, portée des flammes à + de 100 m, fixe (Tunnel), GB
Exemples de lance-flammes militaires utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale:
- Système portatif individuel:
- Flammenwerfer 35 et Flammenwerfer 41, Allemagne
Flammenwerfer 41 - Lifebuoy Mark I, Royaume-Uni
Lifebuoy Mark I - M2A1-7 M2_flamethrower, États-Unis
M2A1 Flamethrower - ROKS-2, U.R.S.S.
- Flammenwerfer 35 et Flammenwerfer 41, Allemagne
- Système monté sur véhicule:
- M4A3R3 Flamethrower, variante du Sherman M4, États-Unis
- Char Churchill Crocodile (fait partie des « Hobart’s Funnies »), Royaume-Uni
- Murray FT et Frog, variantes du char Matilda, Royaume-Uni et Australie
- Badger, char Ram adapté avec un lance-flamme, Canada
- Mark II FT, variante du char léger Mark, Allemagne
- Variante Hetzer du char lĂ©ger Jagdpanzer 38(t) d’origine Tchèque (Å koda) , Allemagne
- SdKfz 122, variante du char Panzer II, Allemagne
- SdKfz 251/16, variante du blindé semi-chenillé SdKfz 251, Allemagne
- Flammpanzer I, II et III, Allemagne
- Variante du char léger Fiat L6/40, Italie
- OT-28, variante du Char T-28, U.R.S.S.
- OT-26, OT-130, OT-133, OT-134, variantes du Char T-26, U.R.S.S.
- Variante du Char T-34, U.R.S.S.
- Variante du Char T-35, U.R.S.S.
Bon, mais le Mythe dans tout ça ?
Premièrement, inutile de laisser des Personnages partir Ă la recherche d’un lance-flamme Ă acheter dans une boutique.
Utiliser le lance-flamme pour ce qu’il est : un engin effrayant ! Qui est principalement utiliser pour dĂ©loger des tunnels, des tranchĂ©es ou des bunkers. Mais cela doit se faire Ă courte portĂ©e, car la plupart de ces engins n’ont une portĂ©e de 15 Ă 30 mètres… Ce qui est finalement peu et beaucoup, tout dĂ©pend de quel cotĂ© de la flamme on se trouve.
On pourrait tout a fait songer Ă un type de scĂ©nario oĂ¹ les personnages doivent accompagner des soldats pour « nettoyer » un nid de crĂ©atures Ă©tranges… Mais finalement est-ce qu’elles sont vraiment sensibles au feu ?