On pourrait croire qu’on radote. Qu’on revient toujours sur la même idée : les réseaux sociaux nous fatiguent, les réseaux abîment, les réseaux polluent l’envie de partager du jeu de rôle.
Peut-être qu’on l’a déjà écrit, peut-être qu’on l’a juste pensé trop fort et trop régulièrement. Dans tous les cas, ça revient, parce que ça déborde. Parce que même quand on essaye d’avancer, ça se glisse sous la porte comme une odeur de pet mouillé qui colle.

Le problème ? C’est simple : partout où on pose un pied en ligne, on tombe sur des fachos en liberté, des nazillons qui se sentent chez eux, la peste brune qui s’étale tranquillement. Et tout ça, sous l’œil d’une modération molle, absente, ou carrément complaisante. Les plateformes se rassurent en parlant de « liberté », alors qu’elles laissent surtout circuler la haine la plus crasse.

Et nous là-dedans ? On veut juste parler de JDR. Poster une note de campagne, un avis sur un supplément, un bout d’ambiance gloranthienne, ou juste une photo de dés. Rien de fou.
Sauf que pour faire ça, il faut se farcir des murs de bêtises agressives, des commentaires de bas étage, ou des algorithmes qui poussent la saleté devant toi même quand tu n’as rien demandé.

Le pire, c’est qu’on en est conscients. On sait très bien qu’on pourrait tout simplement partir. On a Mastodon, on a des blogs, on a des newsletters, on a des espaces où on respire mieux.
Mais comme des cons, on continue malgré tout à poster sur Facebook, parce qu’il y a des potes qui n’ont jamais migré, des joueurs qui suivent nos projets là-bas, des gens qu’on n’a pas envie de perdre en route. Et franchement, c’est d’une bêtise sans nom.
On le sait. On le fait quand même.

Et en prime, l’algorithme de Meta est à vomir. C’est d’une laideur morale rare. Même en filtrant, même en limitant, même en désactivant tout ce qu’on peut, on se retrouve à croiser ce qu’on n’a jamais voulu voir. Ça colle aux doigts. Ça pourrit l’humeur.
Ça empêche juste de dire tranquillement : « on joue, on crée, on partage ».

Alors pourquoi en parler encore ? Parce que ça touche au cœur de ce qu’on fait. Le jeu de rôle, c’est du lien, du collectif, un truc fragile qui a besoin d’espaces où les gens peuvent discuter sans se faire insulter au détour d’un commentaire.
Et si les grandes plateformes deviennent invivables, forcément ça nous impacte, nous et tous ceux qui essaient encore de montrer qu’on peut créer des mondes ensemble.

On n’a pas besoin de la bénédiction d’un algorithme pour exister. On a juste besoin d’endroits où on peut causer sans serrer les dents. On reviendra toujours vers ces espaces-là. Newsletters, blogs, mails, fora, mastos tranquilles, peu importe. Le reste peut bien continuer à tremper dans sa fange.

Nous, on joue. On raconte. On avance. Et tant pis pour les plateformes qui ont choisi la peste brune comme modèle économique.
On ne les sauvera pas. On n’a pas vocation à le faire. On a juste vocation à garder vivante une petite lumière, quelque part, même si dehors ça empeste.

Oui, les photos de cette infolettre donnent l’impression d’être vraiment mal choisies… Ben, en fait non, y’a de la recherche.

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